ART BY TRANSLATION

Time Capsule 2045

17 Time Capsules pour 2045

Dix-sept artistes, dont les travaux mettent souvent en jeu des trajectoires et temporalités complexes, ont été invités à placer une œuvre connue d’eux seuls dans une boîte d’archives destinée à être ouverte dans 25 ans.

L'exercice unilatéral du pouvoir et le point de vue sont des préoccupations récurrentes dans l'œuvre de Renaud Auguste-Dormeuil (né en 1968). Une part importante de son travail concerne les technologies de la communication, comme réflexion critique sur leurs usages. Visibilité / invisibilité, luminosité / obscurité, mémoire / oubli, ce que l'on sait / ce que l'on croit savoir … Ni document d'archive, ni photographie au sens strict du terme, ni même pure modélisation scientifique, ses œuvres possèdent le charme ambigu de ce qui échappe à la définition, dépassant, à chaque tentative de qualification de leur statut, le cadre trop étroit dans lequel on voudrait les inscrire. Renaud Auguste-Dormeuil est ancien pensionnaire de la Villa Médicis (Rome) et représenté en France par la Galerie In Situ Fabienne Leclerc Dernières expositions personnelle (sélection) : 2021, Lorsque viendra le printemps, Galerie In Situ – fabienne leclerc, Paris. 2019, Tutte le strade portano a Napoli, Castel del’Ovo & Palais de Grenoble - Napoli – Italy. 2018, Si c'était à refaire, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Nice, France - Don’t Let Me Be Misunderstood, Espace de l’art concret, Mouans-Sartoux, France. 2017, Jusqu’ici tout va bien, Macro Testaccio, Rome, Italie.

Le travail de Keren Benbenisty examine notre relation à la contemporanéité en révélant les constructions anciennes et modernes qui se trouvent sous sa surface. Au cœur de sa pratique se trouve une conception du temps qui n'est pas linéaire mais cyclique. Grâce à l'utilisation de techniques telles que la répétition, la recontextualisation, l'effacement, l'indexation et le catalogage, elle modifie et transforme physiquement ses sujets en événements temporels et souvent en événements de traduction. Sa pratique met en scène de manière poétique le social et le politique inhérents à la biologie, l'archéologie, l'identité, le mythe et le langage. Keren Benbenisty (née en Israël) s'est installée à Paris en 1998, a obtenu son diplôme de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2004, puis à réalisé un échange au California Institute of the Arts (CalArts) grâce à une bourse de la Fondation Colin-Lefranc. Elle a été artiste en résidence à la Skowhegan School of Painting and Sculpture dans le Maine (2009); à ISCP - The International Studio & Curatorial Program (2011) ; à Residency Unlimited, New York (2016) ; à Arts Maebashi, Japon (2017) et à Open Sessions, The Drawing Center, New York. Parmi ses expositions récentes, citons la James Gallery, CUNY à New York, le musée d'art de Tel-Aviv, la galerie universitaire Genia Schreiber de Tel-Aviv, The Artist House à Jérusalem, la galerie Francesca Antonini à Rome et Human Resources à Los Angeles. En 2013, elle a remporté un prix de l'Institut de photographie Shpilman (SIP) pour son premier livre d'artiste -A A O UE- qui a été publié par Sternthal Books.

Christophe Berdaguer et Marie Péjus (nés en 1968 et 1969) explorent les interactions entre cerveau, corps, environnement, espace construit, qu’ils matérialisent par des formes diverses (volumes, projections, constructions hybrides…). Leur réflexion d’ordre phénoménologique sur l’espace et la psyché, sur une relation biologique au monde, se nourrit de divers domaines (psychanalyse, neurologie, architecture, parapsychologie…) dont les artistes opèrent une relecture à la fois approfondie et distanciée. S’inspirant des contre-utopies des architectes et designers radicaux, Berdaguer & Péjus réalisent des transpositions mentales d’architectures. Les paysages psychiques créés intègrent des modifications comportementales, dues à des troubles psychologiques, à l’absorption de substances chimiques ou à l’intervention de stimuli sur nos sens. Ainsi, à travers les liens générés entre espace environnant et états de conscience, les artistes réalisent des projets parlant d’un corps, qu’il soit individuel ou socialisé, humain, végétal, animal ou minéral, soumis à divers processus de transformation. Parmi leurs expositions personnelles les plus récentes, on peut citer : Autre chose qu’une maison (Cité des Sciences, Paris, 2020); Communautés invisibles (Friche Belle de Mai, Marseille, 2018); Puzzling questions (Galerie Papillon, Paris, 2018); Y 40 (autorépliquant) (Jardin des tuileries, Paris, 2016).

Julia E. Dyck (née en 1989) est une artiste et réalisatrice d’émissions de radio originaire de Winnipeg qui travaille et vit actuellement entre Bruxelles et Montréal/Tiohtià:ke. La pratique relationnelle et spéculative de Julia E. Dyck explore les connexions possibles entre le corps, la conscience, la technologie et l'environnement à travers la performance, la composition, l'installation et la transmission. Elle travaille souvent en collaboration en tant que membre du duo artistique Future Perfect et du collectif de radio ffiles. Elle participe actuellement au programme de recherche et d’expositions Art by Translation (ENSAPC/ESAD TALM).

Maíra Dietrich (née à Florianópolis, Brésil, en 1988) est une artiste et éditrice vivant actuellement à São Paulo. Titulaire d’une licence en Beaux-Arts de l'UDESC, Florianópolis et d’un Master de la KASK School of Arts de Gand, Belgique, elle est actuellement membre du programme Art By Translation. Elle a exposé à la Galerie Art & Essai, Les Abattoirs, 019, Convent, Paço das Artes, A Gentil Carioca Gallery, Museu de Arte de Santa Catarina, entre autres institutions. Depuis 2012, elle dirige le projet d'édition A Missão. Son travail porte sur l'expérience du langage en tant que phénomène corporel, et surtout sur les expériences de lecture et d'écoute. À travers une pratique de l'écriture, de la vidéo et de l'imprimé, elle vise à déplacer le sens des choses telles que nous les connaissons en attirant l'attention sur les détails et les structures internes des objets, des images, des mots et des sons. Les aspects sculpturaux et spatiaux du langage écrit et parlé sont utilisés comme des outils autoréflexifs qui ne décrivent ou n'adressent jamais quelque chose sans se décrire ou s'adresser à eux-mêmes.

Le travail de Daniel Frota combine sculpture, vidéo et publication dans des installations qui établissent des relations esthétiques et politiques avec leurs contextes. Sa recherche est traversée par des questions liées à l’histoire des sciences, l'anthropologie et la fiction spéculative. Il s’intéresse notamment à la circulation et à la détérioration des matériaux et enquête sur les échecs de communication et les limites de la lisibilité. Ses œuvres ont récemment été présentées au MAK Center for Art and Architecture, Los Angeles, (2019) ; Fundação Iberê Camargo, Porto Alegre (2018) ; auroras, São Paulo (2018) ; Galerie Thézé, Angers (2018) ; Paço das Artes / MIS-SP, São Paulo (2017) ; Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, Turin (2016) ; Musée des Confluences, Lyon (2016) ; Videobrasil Festival, São Paulo, BR (2015), entre autres.

Par le biais d’installations, de sculptures, de films et de performances, le travail de Mark Geffriaud (né en 1977) joue avec les multiples représentations du temps et la construction de la mémoire. L’apparition (circulation) et la disparition (oubli) des images et des formes jettent les bases d’une archéologie fragmentaire dans laquelle le malentendu comme principe cognitif joue une place importante. Libres associations, voisinages formels et fausses fictions permettent à l’artiste de partager une perception du monde subtilement décalée. Les oeuvres de Mark Geffriaud suggèrent un manque et dessinent un univers en creux que le visiteur est invité à combler de ses propres projections. Mark Geffriaud vit et travaille à Paris où il est représenté par la galerie gb agency. Il a bénéficié de plusieurs expositions personnelles, notamment au Plateau Frac Ile-de-France, au Palais de Tokyo et au Jeu de Paume à Paris, ainsi qu’au Witte de With à Rotterdam, à la galerie Edouard Malingue à Hong-Kong et au Wesbeth Center à New York. Son travail a également été présenté au sein de nombreuses expositions collectives : « Shelter or Playground », MAK Center (Los Angeles, 2018), « House of Dust », Emily Harvey Foundation (New York, 2016), « After Dark », MAMCO (Genève, 2015), « Nouveau Festival n°5 », Centre Pompidou (Paris, 2015), « The Crystal Hypothesis », GAMeC (Bergamo, 2010), « The Object of the attack », David Roberts Foundation (Londres, 2009), « Paper Exhibition », Artists Space (New York, 2009).

Le travail de Joi Bittle (née en 1975 en Indiana) aborde les pratiques de l'observation sur le terrain, de la recherche scientifique et de l'apprentissage en tant qu'actions simultanées selon différentes perspectives. Elle s’intéresse également au rôle du hasard lorsque l’on considère les effets des actions humaines et non-humaines et à la manière dont l'évolution du temps a un impact sur un paysage. Ses œuvres de peinture sont construites en imaginant le sujet humain à l’intérieur de costumes d'animaux et de leurs environnements. Elle a réalisé des expositions individuelles et collectives aux États-Unis et à l'étranger, ainsi que plusieurs publications et installations de dioramas dans des musées. Elle enseigne actuellement dans le Humanities and Sciences Department à SVA à New York.

Charbel-joseph H. Boutros est né au Liban en 1981. Il grandit dans un pays touché par la guerre, un événement qui n'apparaît pas dans son travail au premier abord, mais l’en imprègne néanmoins indirectement. Son pratique reflète son intérêt pour l’insaisissable et l’invisible; ses œuvres sont des installations qui fixent, enregistrent, ou désignent des perceptions invisibles tels que la lumière, l’obscurité, la respiration et le sommeil. Charbel-joseph H. Boutros a été résident au Pavillon, Palais de Tokyo, Paris et chercheur à la Jan van Eyck Academie, Maastricht, Pays-Bas. Sa première grande exposition institutionnelle en Europe, The Sun Is My Only Ally, a été présentée récemment au musée S.M.A.K. de Gand. Son travail a été présenté à l'échelle internationale dans le cadre de La 12e Biennale internationale d'Istanbul / Palais de Tokyo, Paris / Punta della Dogana, Venise, / Centre Pompidou - Metz / S.M.A.K. Museum, Gent, Belgique / Home of the Sun Is My Only Alone. Museum, Gent, Belgique / Home Works 8, Ashkal Alwan, Beyrouth / CCS Bard College, New York / 3ème Biennale de Bahia, Salvador, Brésil / 1ère Biennale de Yinchuan, Yinchuan, Chine / CCA, Varsovie, Pologne / Musée d'art contemporain LAM, Lilles / Musée d'art contemporain, Nantes / Centre d'art contemporain La Criée, Rennes / Barjeel Art Foundation, Sharjah / Beirut Art Center, Beyrouth / Marres art center, Maastricht, Pays-Bas. Il vit et travaille entre Beyrouth et Paris.

Kenneth Goldsmith (1961-2036) était un poète, critique et universitaire américain. En 1996, il a fondé UbuWeb, qui était à l'époque la plus grande archive d’œuvres d’avant-garde librement accessible sur Internet. Il est l'auteur et l'éditeur de plus de trente livres et a vécu et travaillé à New York et en Istrie. Il a été le fondateur de Conceptual Writing, le premier mouvement du XXIe siècle à théoriser les pratiques poétiques à l'aube de l'ère numérique. Il laisse derrière lui sa femme, l'artiste Cheryl Donegan, et ses deux fils, Finngean et Cassius.

Paula Hayes (née en 1958 à Concord, Massachusetts) est une artiste américaine travaillant dans différents médias : la sculpture, le dessin, l'installation, les livres d'art et la vidéo. Elle a vécu et travaillé à New York de 1987 à 2013 et vit actuellement à Athens, NY. Paula Hayes est connue pour ses œuvres d'art vivantes, ainsi que pour ses commandes publiques et privées de grande envergure. L'un des thèmes majeurs de son travail est le lien entre l'homme et l'environnement naturel, et une grande partie de son œuvre est générée par le soin qu'il faut apporter à la croissance et à l'entretien des écosystèmes à petite et grande échelle.
Paula Hayes a exposé au Madison Square Park, au Museum of Modern Art et à la Lever House de New York, au Wexner de Columbus, Ohio, au Tang Museum de Saratoga Springs, NY, à Glasstress 2011, à la Biennale de Venise, et à Emscherkunst 2013 à Essen, Allemagne. Elle a été nominée pour un Cooper Hewitt Design Award dans le domaine de l'aménagement paysager en 2009, et dans le domaine de l'architecture paysagère et du design en 2011. En 2008, elle a obtenu trois brevets de design pour ses créations.

Dans son travail qui combine photographie, sculpture et installation, l'artiste new-yorkaise Zoe Leonard (née en 1961) établit un équilibre entre un conceptualisme rigoureux et une vision très personnelle. En utilisant des stratégies de répétition, des perspectives changeantes et une multitude de procédés d'impression, sa pratique interroge les politiques de la représentation et de la monstration des images. Zoe Leonard explore des thèmes tels que le genre et la sexualité, la perte et le deuil, la migration, le déplacement et le paysage urbain. Sa photographie nous invite à réfléchir au rôle que joue le médium dans la construction de l'histoire, et à considérer les racines de la culture photographique contemporaine. Elle a beaucoup exposé depuis la fin des années 1980 et son travail a été inclus dans un certain nombre d'expositions influentes, notamment la Documenta IX et la Documenta XII, ainsi que les biennales du Whitney de 1993, 1997 et 2014. Elle a reçu une bourse Guggenheim en 2020.

Falk Messerschmidt a étudié la photographie à l'Académie des arts visuels de Leipzig avec les professeurs Timm Rautert et Christopher Muller, ainsi qu'à l'École supérieure des beaux-arts de Nantes et à la Glasgow School of Art. Diverses résidences, collaborations et expositions internationales l'ont amené à Venise, New York, Paris, Rome, Vienne, Berlin, Leipzig et Düsseldorf. Ayant grandi à une époque que certains appellent la fin de l'histoire, il s’intéresse à des questions d'authenticité, d'historicité et d'enchevêtrement des temps passés, présents et futurs. Bien que la photographie occupe une place centrale dans son travail, il utilise un large éventail de médiums. Il vit et travaille à Leipzig. Il participe actuellement au programme de recherche et d’expositions Art by Translation (ENSPAC/ESAD TALM).

Le travail de Gala Porras-Kim (née en 1984 en Colombie) interroge la construction de la connaissance et teste le potentiel de l'objet d'art à fonctionner comme un outil épistémologique en dehors de son contexte historique traditionnel. Dans plusieurs de ses projets, elle retrace la circulation mondiale d'anciens artefacts précoloniaux extraits de leurs sites d'origine et stockés dans des musées et des collections privées et explore la manière dont l'utilisation et les définitions de ces objets changent en fonction de chaque contexte.
Gala Porras-Kim vit et travaille à Los Angeles. Ses expositions les plus récentes comprennent le Whitney Museum, New York ; Palazzo Ca'tron, Venise ; PinchukArtCentre, Kiev (toutes en 2019) ; Seoul Museum of Art (2018) ; LACMA, Los Angeles (2017) ; Hammer Museum, Los Angeles (2016) ; Triangle France, Marseille (2015). Elle a été présélectionnée pour le prix d'art Future Generation 2019 et est la dernière bénéficiaire de la bourse Radcliffe de l'université de Harvard. En 2020-21, son travail est présenté à la Biennale de Gwangju et à la Biennale de São Paulo.

Du livre à l’exposition et inversement, les recherches artistiques de Yann Sérandour prennent la forme d’une série d’investigations aussi précises qu’hasardeuses sur des sujets aussi variés que la fétichisation de l’art conceptuel, le commerce des miroirs anciens, la culture des cactus, la domestication des chiens ou la renaissance sonore du clavecin dont il relit et interconnecte librement les histoires. Prenant le plus souvent sa source dans des trouvailles fortuites, son œuvre interroge les phénomènes de traduction et de reproduction en jeu dans toute transmission historique. Son travail est représenté par les galeries gb agency, Paris et Luis Adelantado, Valencia. Il vit et travaille à Rennes.

Suha Traboulsi est née à Birzeit (Palestine) en 1943. Elle s'est installée à Beyrouth en 1949 et vit actuellement à Greenville, New York (États-Unis). Elle a étudié l'art au Beirut College for Women et à la School of Visual Arts de New York de 1962 à 1965, ainsi qu'au City College de New York de 1967 à 1969.
Elle est devenue peintre. Mais c'est avec sa participation au mouvement des poètes contre la guerre du Vietnam qu'elle commence à écrire des poèmes et devient, selon ses propres termes, « une poétesse américaine ». En 1972, elle retourne à Beyrouth et travaille comme rédactrice culturelle pour deux quotidiens.
En 1978, son roman Spectra est publié à Paris et remporte plusieurs prix. Ce roman a été traduit dans plus de 10 langues et a eu une immense influence, devenant un classique de la littérature psychédélique. En 1977, Traboulsi s'est réinstallée en Californie, à Venice, avec de fréquents séjours à Beyrouth.
À la fin des années soixante-dix, elle a écrit des scénarios pour plusieurs pièces de R. Foreman, sur la guerre civile au Liban, qui sont diffusées à la télévision italienne ainsi qu'en Afrique et au Japon.

Pedro Zylbersztajn est un artiste et chercheur brésilien qui étudie la relation circulaire entre le langage, les protocoles de la vie quotidienne, la technologie et l'autorité. Sa pratique repose sur l'utilisation de stratégies de lecture visant à défamiliariser la manière dont les dispositifs courants sont utilisés pour construire et imposer des relations spécifiques (et parfois violentes) entre les différentes réalités qui nous entourent. Il cherche ainsi à créer de nouveaux espaces relationnels qui reposent davantage sur l'ambiguïté et la négociation. Il a participé à des expositions, des foires, des conférences et des publications au niveau international dont l'exposition personnelle As if i were the photographer : Carlos Amadeu Gouvêa, 1971 (Casamata, Rio de Janeiro) et la performance brickwork (Americas Society Visual Arts, New York) ; la 12e Biennale internationale d'architecture de São Paulo ; la conférence Édouard Glissant's Tout-Monde : Transnational Perspectives (CUNY Graduate Center, NY) ; et les expositions collectives Trembling Thinking (Americas Society, NY) et L'intolérable ligne droite (Art & Essai, Rennes, FR). Il est titulaire d'un master du MIT Program in Art, Culture and Technology (États-Unis), et participe actuellement au programme de recherche et d'expositions Art by Translation [2019-2021].