ART BY TRANSLATION

Time Capsule 2045

Ariane Michel, Montée des eaux, 2021
10 min
Courtesy l’artiste

Ariane Michel choisit de composer, à partir de la matière sonore collectée pendant 20 ans pour ses films et autres projets, une préfiguration de ce que pourrait être l’envahissement d’une ville par la montée des eaux, inéluctable d’ici 2045.

Depuis une quinzaine d’années déjà, Ariane Michel (née en 1973 à Paris) se rapproche de bêtes, de plantes ou de minéraux munie d’outils d’enregistrement, mais aussi d’objets ou de rebuts qu’elle envisage dans leur potentiel vivant. Par un fin travail d’élaboration de ses films, installations ou performances, elle recompose des systèmes sensibles qu’on a dit susceptibles de nous “désanthropocentriser” (Ph. Descola). À la manière d’une chamane, elle jette ainsi des toiles perceptives faites des trajectoires croisées de guet ou d’écoute, ce qui permet de s’arrimer par bribes pour qui souhaite ouvrir des brèches dans nos conceptions “modernes” et européennes du monde, et de plonger ainsi dans des territoires d’indéfini où se retissent patiemment de nouvelles géographies mentales.
On a pu rencontrer ses œuvres tant dans des centres d’art que dans des festivals et salles de cinéma, des forêts, des couloirs de métro, des vitrines de magasins, des lieux de culte ou sur des rivages. Une liste non-exhaustive serait le Fid Marseille, le festival de Locarno, Art Basel; Le Jeu de Paume, la Fondation Ricard, Jousse Entreprise ou le MAMVP (paris), à New York le MoMA, l’ Anthology Film Archives ou le Bronx Park, le Centre d’art La Criée (Rennes), le jardin du HKW (Berlin, Les Rencontres Internationales), des cinémas de Hong Kong ou La Grande Mosquée de Paris pour la Nuit Blanche 2020.